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Yuriko Yokoyama

Conférences
Yuriko Yokoyama

Yuriko YOKOYAMA (Ph.D. The University of Tokyo) is a professor emerita at the National Museum of Japanese History. She specializes in the Meiji Restoration and the abolishment of the status system in Japan from the perspective of gender and social structure. In 2020, she produced the special exhibition "Gender in Japanese History" at the National Museum of Japanese History, which was featured in many media outlets and awarded the 36th Women’s History Aoyama Nao Special Prize.

She has published a number of books and papers. Through focusing on male and female hairdressers, outcasts, prostitutes, shogun retainers, and others, her book, Edo Tokyo no Meiji Ishin [The Meiji Restoration in Edo-Tokyo] (Iwanami Shoten, 2018), explores the urban underclass and elucidates the characteristics of various status groups. Recently her research interests cover selling sex in the Edo period, aiming to clarify the social structure of the brothels and the reality of prostitutes.

Conférences

  • Jeudi 29 février (10h30-12h30)Campus Condorcet, bâtiment EHESS, 3e étage, salle 387

Prostitution et système statutaire : les quartiers de plaisir de l’époque d’Edo, de leur naissance au démantèlementDans le cadre du séminaire « Histoire du Japon moderne : périodisation en chantier », animé par Aleksandra Kobiljski et Noemi GodefroyLes grandes métropoles du shogounat des Tokugawa, Edo, Ôsaka, Kyôto, ont toutes abrité des quartiers réservés à la prostitution féminine. La formation de tels espaces répondait à la fois à des besoins de police urbaine, mais aussi de réglementer un commerce du sexe souvent basé sur le rapt et l’asservissement durant les guerres féodales. L’organisation d’un quartier comme Yoshiwara au cours du XVIIe siècle eut pour corollaire une répression accrue de la prostitution illégale, qui consacra l’accaparement des profits de cette activité par les tenanciers de bordels de cet endroit. L’évolution des quartiers de plaisir sera donc examinée à la fois du point de vue de la reconnaissance statutaire par les autorités de l’activité des souteneurs, mais aussi de celui d’une histoire genrée de la dégradation de la condition des prostituées. 

  • Vendredi 1er mars (12h30-14h30)Campus Condorcet, bâtiment EHESS, 3e étage, salle 302

La répression de la prostitution illégale à EdoDans le cadre du séminaire « La monnaie du Japon dans tous ses états » de Guillaume CarréLes prostituées d’Edo qui se livraient à leur activité en dehors du contrôle des bordels légalisés sont désignées dans les textes par le terme injurieux de baita. Leur répression, au début de la période d’Edo, était confiée par les autorités guerrières aux plus influents tenanciers de maisons closes de Yoshiwara. Des campagnes furent ainsi lancées au cours du XVIIe siècle pour purger la cité shogounale de ses bordels clandestins. Cette politique s’institutionnalisa progressivement dans la première moitié du XVIIIe siècle, pour devenir une prérogative des cinq communautés de quartiers constituées par les établissements de prostitution de Yoshiwara, qui trouvèrent dans la répression de cette prostitution clandestine, un moyen de s’approvisionner en main d’oeuvre. 

  • Jeudi 14 mars (14h30-16h30)Campus Condorcet, bâtiment EHESS, 3e étage, salle 302

La voix des courtisanes : témoignages judiciaires et journaux de prostituées d’EdoDans le cadre du séminaire « Histoire sociale, économique et institutionnelle de la Chine moderne (XVe-XXe siècle) » de Luca GabbianiLes quartiers de plaisir japonais, et en particulier celui d’Edo, Yoshiwara, ont fourni une thématique inépuisable pour des productions artistiques en tous genres à l’époque d’Edo : littérature, théâtre, peinture et estampes … Mais derrière ce monde fantasmé des quartiers de maisons closes, devenus de véritables attractions touristiques, et la mise en scène du monde des courtisanes, quels témoignages les prostituées elles-mêmes nous ont-elles laissés ? Les chefs de quartiers chargés du maintien de l’ordre à Shin-Yoshiwara ont parfois consigné le contenu d’interrogatoires des filles exerçant dans les bordels. Mais des courtisanes elles-mêmes ont pu aussi tenir des journaux, une habitude très répandue dans la population japonaise de cette époque.  

  • Jeudi 21 mars (12h30-14h30)Campus Condorcet, bâtiment EHESS, 3e étage, salle 385

La capitale shogounale et ses maisons closes : fonctions et financement de la prostitution à EdoDans le cadre du séminaire « Initiation à la lecture de documents historiques du Japon prémoderne (XVIe-XIXe siècle) » de Guillaume Carré (report de la séance du 14 mars)Toutes les strates composant la société de la ville d’Edo entretenaient la prostitution. La population guerrière bien sûr, largement célibataire, dont la fréquentation des bordels pouvait prendre un caractère collectif. Mais le personnel des maisons de commerce était aussi client des prostituées des quartiers de plaisir ou des établissements clandestins, obligeant les patrons à s’en préoccuper dans leurs règlements intérieurs, et à s’entendre avec les proxénètes. La gestion des maisons closes s’appuyait quant à elle sur des emprunts garantis par l’autorité shogounale, pour assurer des revenus à la haute aristocratie guerrière ou curiale, et même à des établissements religieux. Le pouvoir politique à son plus haut niveau était donc impliqué dans le soutien aux activités des proxénètes de Yoshiwara.

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